Russula aerina ? Romagnesi, 1967, Bull.Soc. Linn LYON, 31(1962)172.
- Récoltes
- Caractéristiques macro
- Caractéristiques micro
- Notes aprés récolte
- Notes aprés les résultats phylogénétiques (MycoSeq)
Jeune exemplaire
Récoltes
Une seule récolte, 3 exemplaires, le 31/8/15, col du Marchairuz (1364 m, CH), coord. 507.148 x 158,499 (système suisse), sous épicéas, récolte de Claude Boujon (SMG Genève)
Caractéristiques macro
- Chapeau
Chapeau verdâtre olivâtre, taché d'ochracé rouille, strié légérement.
Chapeau jaunâtre-olivacé ± olivâtre sur le pourtour (CB).
- Taille
Taille et stature moyenne. Plutôt robuste, 1 ex. 90 mm.
- Lamelles
Lames crèmes
- Stipe
Stipe blanc, qq petites taches jaunes à la base.
- Chair
Douce, y compris dans les lames. Pas d'odeur.
- Sporée
Faible, les estimations ont variées entre IIa et IId (CB)
- Réactifs
Fe rose puis rapidement brunâtre, orangé, rapide (CB). Gaiac lent (15-20 sec.)
caractéristiques micro
- Spores et ornementation
Pas de sporée. Spores subglobuleuses (Φ 6-7 μ sur lamelles), à verrues isolées (1 μ). CB donne (7)-7.7-(8.5) x (6.3)-6.75-(7) μ
- Poils cuticulaires
Poils diverticulés, cylindriques mais aussi appointis, étroits (2-3 μ). Pas d'hyphes incrustées (CB, fuchsine)
- Dermatocystides
Nombreuses, 1 ou 2 septa, à élément terminal clavé ou spathulé ou ± cylindrique (5-8 μ), SV++.
- Cheilos et Pleuros cystides
Pleurocystides 9-12 μ, SV+
- Basides
Grandes basides, 70-75 x 14 μ, stérigmates 10 μ, souvent bisporiques.
Notes aprés récolte
A cause des couleurs du chapeau et des lames crèmes ressemble au prime abord à une Griseinae, mais les caractéristiques micro, ornementation sporique et dermatocystides ont fait pensé à une russule décrite en 1962 par Romagnési, R.aerina:
- Spores 8.2-10 x 6.5-8 μ échinulées à épines jusqu'à 1.25 μ.
- Dermatocystides claviformes à cylindriques, parfois cloisonnées 5-8 μ.
A noter toutefois la taille des basides de la russule de Romagnesi, 43-50 x 10-12 μ, trés inférieure à celle observée ici.
Notes aprés les résultats MycoSeq
- Voir : Rapport MycoSeq,
- Voir : Résultat phylogénétique.
Aprés passage par l'analyse phylogénétique à travers le projet MycoSeq grâce à l'ami Serge Prévost, il ressort, avec un très bon niveau de confiance, que nous sommes en présence de Russula integra.
Le tableau suivant compare les caractéristiques principales de la récolte avec l'hypothèse initiale "aerina" et le résultat final "integra"
Comparaison des Russules .
Conclusions
- L'hypothèse "integra" a été écarté au départ essentiellement à cause des lames crèmes (et non ocres ou jaunes) qui faisait penser plus à une Greiseinae. La sporée a été estimée vers les IIc ou IId mais fût faible (ou même nulle sur mon exemplaire) donc un peu sujette à caution. D'autres points divergeaient encore de "integra", les spores assez petites,
la réaction lente au Gaiac, l'absence d'incrustations manifestes dans la fuchsine mais seule une nouvelle récolte permettrait des conclusions plus sûres.
- On peut légitimement se poser la question de l'existence de R.aerina, décrite par Romagnési sur une seule récolte et un unique exemplaire.
N'a t'on pas le même problème d'une R.integra à sporée claire ? A quand l'analyse phylogénétique de l'exsiccata (s'il existe) ?
A part la sporée, l'ensemble des caractéristiques est très proche. Reste le point de savoir si R.integra peut exister en Bretagne sous épicéas ou s'il s'agit d'une espèce uniquement montagnarde. Pas trouvé dans la florule du Finistère d'Alain Gerault mais personnellement il me semble bien avoir reconnu R.integra en pessière de plaine. A suivre...
- Toute détermination d'espèce est une décision arbitraire, quelque soit les circonstances, qu'elle provienne du débutant, du gourou de n'importe quelle société mycologique, du mycologue dominant ou maintenant de la biomol. Ceci en est un exemple parfait (paradigme ?), en dépit des observations concordantes de 2 mycologues (peut être pas éminents!), la nouvelle doxa qu'est l'analyse phylogénétique a tranché, il s'agit de Russula integra.